un jour, une description

16 mars 2021

Un homme âgé qui marche dans son grand potager. Il n’est pas très grand, assez gros, lourd. C’est l’été. Il est habillé d’un marcel blanc, d’une salopette de travail bleue et de chaussures de jardin en caoutchouc vertes. A la taille, il a une drôle ceinture en tissu et élastique qui a l’air bricolée, sur laquelle sont attachés des bouts de tuyaux en plastique, comme des fragments de canalisations d’eau sciées et tenues à la ceinture par des bouts de ficelles. Dans chacun de ses tronçons de tuyaux sont enfilés des outils de jardin, une serpette, une binette, un sécateur, … Il a tous ses outils autour de lui à portée de main. On pense que c’est à la fois malin et très incongru. Tous les outils sont peints en rouge. Il nous avait expliqué que c’était pour les voir mieux dans le jardin s’ils tombaient. Il avait les cheveux gris coiffés en arrière, un visage plutôt long mais épaissi, avec des grand yeux en amande brun vert, des lunettes en écaille plutôt rectangulaires et massives, un nez fort et une bouche assez large et une petite cicatrice sur le menton. Il sue à grosses gouttes en travaillant dans le jardin et il sort régulièrement un mouchoir en tissu de sa poche pour s’essuyer. Souvent, il porte une casquette en toile beige. Il boite et on avait pu apercevoir parfois sur la même jambe le trou fait par une balle et la longue cicatrice après un accident qui lui avait définitivement abîmé le genou. Cette boiterie qui ne lui demande pas encore de canne, semble faire partie de lui et donne quelque chose de fragile à celui qu’on devinait comme quelqu’un d’une grande force. Comme le coin d’une blessure secrète et ancienne fichée dans le corps.