Un petit village dans le sud de la France. Il est très préservé avec son château, son église, ses passages couverts, ses portes anciennes, son jardin à la française et sa rivière dont le bruit est présent partout. Près de cette rivière, en contrebas du château, quelques maisons et un jardin clos. Ce n’est qu’en hauteur qu’on peut voir ce qu’il y a l’intérieur de ce petit espace ceint de murs et d’un haut et large portail en bois plein et vert. On peut voir à l’intérieur un petit appentis ouvert, recouvert de tuiles et un peu de guingois, une échelle rose, un fauteuil de jardin vert pomme, recouvert de coussins orange, un bout de fausse pelouse, des multiples pots suspendus par des filets en macramé, des cuvettes roses et violettes, une petite table jaune, un fauteuil en osier peint en orange, un tabouret haut rose, un autre échelle mauve et sur chaque barreau sont accrochés plusieurs pots de toutes les couleurs. Il n’y a pas une seule vraie plante. On en oublie certainement car ce qu’on découvre ensuite ce sont deux mannequins ou grande poupées qui semblent d’une taille adulte. L’une, féminine, est assise à une table, elle est toute ronde avec un chapeau blanc, une robe à smocks rose et lui est debout accroché à la clôture, en frac et avec un haut de forme. Au milieu de ce village de pierre dorée et de fontaines moussues, cette mise en scène grotesque est grinçante. Comme une bordée d’injures dans un dîner chic. Pourtant, cette fausse enfance caricaturée ne fait pas sourire et nous laisse avec le sentiment d’un malaise diffus.