Une grande jardinerie à la périphérie d’une grande ville. Au-delà des serres, il y a un vaste espace extérieur avec des allées d’arbres, de grandes plantes, de rosiers, de tout ce qui ne craint pas le froid très relatif de ce bord de mer. Une dame d’une soixantaine d’années marche lentement, regardant certaines plantes mais on ne comprend pas bien ce qu’elle cherche car elle passe d’une allée à l’autre, d’une plante à un arbre fruitier, puis aux oliviers, et elle revient vers les lauriers où vous êtes depuis un moment. Elle vous dit combien c’est difficile pour elle de choisir quelque chose. Que la semaine précédente, elle a acheté un abricotier mais qu’elle sait bien qu’il faudra des années pour avoir des fruits, qu’elle ne se fait pas d’illusion, alors elle est revenue, voir ce qu’elle pourrait prendre d’autre. On remarque qu’elle est entièrement habillée en blanc, baskets en cuir, pantalon en jersey, doudoune sont immaculés. C’est surprenant car avec la terre qu’il y a partout et notamment sur les pots, c’est un lieu où l’on se salit facilement. Elle n’a aucune tâche et porte juste un minuscule petit pot en plastique avec dedans une pensée blanche. Elle s’éloigne dans les allées portant précautionneusement son petit pot comme un objet précieux. Cette forme blanche qui se déplace doucement de manière un peu hasardeuse dans la jardinerie évoque une forme errante, flottante. Une hallucination, qui nous fait la chercher pour bien vérifier que cette rencontre a eu lieu.