un jour, une description

18 février 2021

Une vitrine d’un magasin du quartier chic d’une grande ville. On vend essentiellement des vêtements dans cette petite boutique un peu désuète mais il y a aussi quelques paires de chaussures pour femmes. Ce sont toutes des escarpins. Sur le côté de la porte, il y a une petite vitrine avec quelques étagères et au milieu, un escarpin que l’on voit de profil. Le talon est très fin et très haut, la courbe du pied est tellement raide qu’elle est presque verticale. Le bout de la chaussure est extrêmement pointu. Le talon et le bout du pied sont en métal doré couleur cuivre. Ce n’est pas juste le bout extrême qui est en métal mais une bande de trois centimètres environ. Ensuite la chaussure est faite d’une alternance de rayures vert amande et beige de la même largeur. Quand on les regarde, on pense que ces chaussures ne sont pas mettables ou plutôt, même si on peut les enfiler, on se demande comment on peut marcher avec. Pourtant on sait que des femmes les achètent et marchent avec. On ne sait pas pourquoi cela nous met toujours mal à l’aise d’imaginer la contrainte des pieds dedans, la douleur même. Mais surtout ces chaussures-là. On devine que c’est à cause du bout pointu qui est fait de métal. C’est une arme. Pour faire mal ou se défendre mais le bout si pointu est comme une dague au bout des pieds. Des images de films avec des pointes acérées qui sortent de chaussures nous reviennent. On regarde avec beaucoup de tendresse nos gros souliers à bouts ronds qui ne peuvent qu’heurter mollement les autres passants.