Un homme qui travaille dans un hôpital. On ne peut le voir qu’assis au bureau derrière lequel il nous accueille, ou plutôt une sorte de comptoir bas puisqu’on peut s’assoir aussi face à lui. Nous sommes séparés par une paroi de verre avec une juste une fente pour laisser passer les cartes et papiers. La première vision est un choc car on a l’impression que ses épaules sont littéralement coincées entre les murs de son box de travail. Il n’est pas gros mais très corpulent. On pense à un culturiste, un joueur de rugby ou un lanceur de poids, à un sportif dont la masse a du mal à être contenue dans son tee-shirt gris. Cette impression de démesure est renforcée par son cou énorme et sa tête toute ronde, le crâne rasé et sa barbe taillée court qui forme comme une boule dans laquelle on voit les yeux bruns en amande et le masque. Il est tatoué sur tous les bras où on distingue, une rose, une série de croix, des lettres mais aussi dans le cou où on distingue comme des flammes. On a l’impression que s’il se lève le box d’accueil va exploser. Sa voisine de secrétariat en voulant attraper un papier devant lui, lui érafle le crâne avec son bracelet et il saigne. Elle lui donne une lingette désinfectante avec laquelle il se tamponne le haut du crâne. Il se tourne vers elle et lui dit « mais ça pique ! » d’une voix douce d’enfant outré.