un jour, une description

16 janvier 2021

Un écran, le haut du corps d’un homme et son visage. Tout de suite, on se dit : il est gros. Le visage est long avec des cheveux courts légèrement dressés. Les yeux bruns, le nez petit, et la bouche assez grande. Ce qu’on remarque ce sont les bajoues de chaque côté du visage, les plis du cou et puis ensuite la masse du corps à la limite de l’obésité. C’est un acteur et, pendant un moment, cette manière d’avoir un corps grossi dont on devine encore ce qu’il a été, nous donne à penser que cet embonpoint est travaillé. Peut-être pas entièrement fabriqué mais accentué. Mais la manière dont il bouge à écran et dont il danse nous fait penser le contraire. Il a une légèreté, quelque chose de très aérien qui lui appartient et dont il joue, là, dans ce rôle. On voit que tout est fait pour le montrer comme le gros extraverti face à l’autre personnage, qui joue son compagnon, mince, coincé, pétri d’angoisse. Pourtant, dès qu’il bouge, quelque chose en lui évoque les comédies musicales, la démesure, une nostalgie, Broadway, quelque chose qui emporte ailleurs que juste le périmètre de cette série. On dirait qu’il vient de ranger ses paillettes, de cacher son costume de clown et qu’il fait semblant d’être comme il faut juste un moment, s’appliquant mais souriant en coin. Encore un Auguste.