Une dame d’un certain âge qui attend devant le secrétariat d’un service hospitalier. Elle doit avoir une cinquantaine d’années. Elle est petite, habillée d’un grand manteau rouge vif, d’un pantalon de cuir rouge, souple, en forme de jogging et de baskets noires. Elle est très brune avec les cheveux frisés et semble avoir un visage rond qui est caché par des lunettes noires et un masque bleu. Elle marche avec deux béquilles. Elle a un grand sac en bandoulière qui semble très rempli. Quand elle arrive, elle va directement dans le bureau et la secrétaire lui dit qu’il y a plusieurs personnes qui attendent. Elle répond quelque chose que l’on n’entend pas et la secrétaire lui dit que bien entendu, elle peut s’assoir, comme les autres personnes, sur un siège et qu’elle se lèvera quand ce sera son tour. La femme semble furieuse et regarde ceux qui font la queue avec colère. Elle prend une chaise avec violence, la déplace, la met au milieu de la salle d’attente et s’installe dessus. Elle cherche dans son sac en marmonnant, ses béquilles tombent, elle les ramassent en râlant. Elle s’aperçoit qu’il y a du gel hydroalcoolique. Elle se lève et en met sur ses mains. Elle renverse son sac. Elle se rassied en pestant, remet dans son sac et dit « et bien, voilà » d’un ton plus haineux qu’en colère. Et brusquement, elle se lève et part. La secrétaire la cherche, revient et dit que cette dame est encore repartie sans qu’on sache qui elle est. Cela fait la troisième fois cette semaine dans ce service. Une femme perdue. Encore une.