un jour, une description

28 novembre 2020

Une matinée grise avec quelques éclaircies en Provence. Une maison pas complètement neuve mais pas ancienne non plus, au bout d’une allée au fond du jardin. Le jardin n’en est pas vraiment un, il y a des arbres, des chênes verts, un olivier, un terrain de boules et sur le côté, une piscine fermée pour l’hiver. Il n’y a pas de fleurs et très peu de choses semblent avoir été plantées. Des voitures sont garées dans l’allée. Devant la maison, sur la terrasse, une cinquantaine de personnes sont réunies et regardent vers la maison. Elles sont toutes, ou presque, masquées. Certaines se tiennent la main, d’autres sont enlacées, d’autres sont debout, seules. Il y a une musique, classique, douce. On voit la photo d’un homme d’une cinquantaine d’années posée devant tous. De temps en temps, un homme ou une femme s’avance, se met à côté de la photo, prend le micro et dit quelques mots, certaines sont plus longs que d’autres, certains provoquent plus d’émotions que d’autres. Ils s’adressent d’abord à une femme qui se tient très droite avec ses trois enfants enlacés autour d’elle au premier rang. Parfois certains pleurent ou ont les larmes aux yeux. Parfois des rires parcourent cette drôle d’assemblée. On les regarde tous. Ils ont vieilli mais ils sont là. Il en manque un.