un jour, une description

8 novembre 2020

Une femme d’un certain âge dans les rues d’une grande ville, elle doit avoir au moins soixante ans. Elle est assez petite et menue. Ses cheveux sont longs, très noirs avec les pointes rouges vifs. Elle porte une chemise légère dont on s’aperçoit qu’elle est faite de deux grands foulards noirs avec des motifs rouges. Les deux foulards sont juste noués sur les épaules et tenus par une ceinture en cuir ou simili cuir assez épaisse et noire à la taille. Quand elle marche, on entraperçoit son buste sous les bras et on voit qu’elle est nue dessous. Un legging noir troué volontairement par des scarifications horizontales sur les cuisses et les genoux complète sa tenue. Aux pieds, elle a des baskets à talons compensés noires. Elle marche dans la rue comme si elle défilait sous le regard des gens attablés aux terrasses des cafés. On ne sait si elle cherche à être provocante ou si elle a juste envie d’être regardée. Elle ne semble pas du tout ressentir les moqueries de certains dites à mi-voix. On voit que sa démarche que l’on croyait volontairement lente, est en fait lourde et que son corps pourtant mince est comme tassé. Elle traîne ses énormes baskets et à chaque pas oscille dedans. On pense au « culbuto ». Elle semble, en réalité, assez indifférente aux regards sur elle comme si l’attention portée à sa tenue tenait plus de la survie, de la volonté de ne pas dériver. De lutter contre une défaite. Chaque pas comme un baroud d’honneur.