un jour, une description

7 novembre 2020

Un petit palmier, mais haut, tout droit. Après avoir beaucoup cherché pour essayer de savoir s’il était un palmier de Washington, du Mexique ou un chamaerops, il semblerait que ce soit un palmier de Chine « rustique et dont très courant en Occident ». Il a un très long tronc, fin et les palmes forment comme un plumeau perché au sommet. Il est en bordure d’une planche dans un jardin et il se détache donc tout seul sur le paysage. A son pied, une plante assez basse, laissant toute sa hauteur se déployer seule. Il contraste avec le reste du jardin plutôt dense. Quand on le regarde, il fait un peu de peine, il frise le ridicule. On ne peut jamais le voir sans l’arrière plan de la maison, ou de la colline et ses constructions ou devant le ville et la mer, suivant le point de vue. Evidemment, c’est quand il est devant l’arc presque parfait de la baie et la mer qu’il est le plus beau, qu’on comprend qu’il ait été planté là. Mais ses proportions et son isolement en font un arbre un peu dégingandé, comme un adolescent trop vite poussé. Il a un camarade sur la colline d’en face qui est exactement dans la même position mais encore plus haut et qui se détache donc seul sur la ligne de crête. Quand il y a du vent, ses branches craquent et se frottent entre elles avec un bruit très caractéristique, comme un crissement qui évoque un doux bruit de batterie ou un criquet. C’est ce son qu’on attend chaque matin quand le vent souffle, ce son presque animal, entre exotisme et familiarité qui fait que cet arbre bruissant se déploie et trouve sa place.