un jour, une description

23 octobre 2020

Un homme qui a cinquante-cinq ans, il est assis à un grand bureau sur une estrade devant un écran blanc. Sur la table, il y a toujours : des lunettes, un téléphone portable, un verre en plastique plein d’eau, des feuilles blanches écrites, un plateau et une petite bouteille d’eau. Il porte un costume gris foncé et une chemise grise sur laquelle on voit un petit micro accroché. Il a un visage qui paraît rond car il est presque chauve avec une couronne de cheveux et quelques cheveux dressés sur le sommet de la tête. Le visage est assez rouge, et on regarde sa bouche car il ne cesse de parler à son auditoire, sans jamais faire de pause, et il articule très fortement, chaque mot. Il veut être bien entendu et donc compris. Ce qui est le plus marquant est comment il bouge malgré sa position assise. Il tourne sur le fauteuil et il se sert sans cesse de ses mains et de ses doigts pour ponctuer son discours. Dans la complexité de ce qu’il dit, ses mains nous guident et donnent corps à sa pensée. Les moments où il reste quasi immobile sont ceux, paradoxalement, où il dit des choses qui ont une portée forte, politique, perturbante. L’amphithéâtre bruisse mais il veille bien à n’en rien remarquer et poursuit. On le voit penser et penser par nous et pour nous. C’est captivant et émouvant. On apprend.