Une femme déjà âgée autour de soixante-dix ans. Elle n’est pas grande, les cheveux courts teints en noir, jamais maquillée, elle s’habille tous les jours avec un pantalon souvent rentré dans des bottes, des pulls ajustés et par dessus un sorte de « Barbour » ou une doudoune sans manche. L’été, elle met une grande capeline de paille. Elle essaie de ressembler à l’image d’une « gentlewoman farmer ». Elle arpente d’une démarche autoritaire les terrasses et les jardins de son petit château en déployant sans cesse une activité débordante surjouée mais on ne sait pour qui. Quand elle appelle son mari, sa voix monte dans les aigus et elle s’adresse à lui pour être entendue de loin. Lui marmonne avec calme. On est au première loge de cette comédie mais nous ne pouvons imaginer qu’elle se joue pour nous mais qu’elle se joue pour elle-même dans une volonté tenace de souligner les signes d’une distinction qui révèlent plus d’aigreur que de joie aristocratique.