un jour, une description

9 octobre 2020

Deux hommes assis au bord de la mer au plus près des vagues. Ils discutent face à face, l’un fume et l’autre non. On voit qu’ils ont chacun une canette de bière. Ils semblent en grande conversation et se regardent, ne jetant qu’un coup d’œil de temps en temps aux vagues qui ne sont pas aussi grosses que ces derniers jours mais qui font quand même un roulement sourd assez fort. Ils sont assis chacun sur un tronc. Ils sont même au milieu de cinq grands troncs d’arbres couchés sur la plage amenés par le courant et le ressac. Ces troncs ont été arrachés par les flots à des kilomètres de là dans les vallées et ont dévalé jusque dans la mer en brisant tout sur leur passage. On en voit d’autres flottant encore ou échoués épars sur la plage. Les deux hommes sont assis tranquillement comme si ces troncs avaient toujours été là, comme s’ils n’étaient le signe de rien. Ces restes d’arbres trouvent là, dans cette tranquille indifférence, une forme de domestication qui éteint leur sauvagerie échouée.