Un homme accoudé à un comptoir. Il est jeune avec un visage long, une barbe naissante et des yeux en amande brun. Ses cheveux courts commencent à se clairsemer. Maigre, il porte un pantalon large comme un sarouel, des sandales « birkenstock » noires et un tee-shirt gris sans manches. Il boit un café et parle au serveur. Il tourne de temps en temps des yeux inquiets vers vous qui attendez votre cappuccino. Il dit du mal des françaises de manière très grossière et il doit se demander si vous n’êtes pas française et si vous le comprenez. Il a raison car vous le comprenez à peu près mais vous ne réagissez pas essayant de percevoir ce qui suscite une telle colère chez lui. Il parle des femmes françaises et les traite de « putes ». On comprend qu’il s’est fait plusieurs fois rembarrer sèchement par des jeunes françaises qu’il décrit comme étant aguicheuses. Il prend le serveur à témoin qui ne dit rien, gêné. Il dit qu’ « elles n’ont pas à se promener comme cela si elles ne veulent pas d’homme et que lui il est un homme, hein ! ». On est choqué de sa violence verbale et de l’agressivité qui émane de son attitude corporelle. Il le voit. Il comprend que l’on a compris. Il nous suit du regard en ricanant et en continuant de vitupérer. Seul.