un jour, une description

8 septembre 2020

Un homme attend dans la queue d’un laboratoire d’analyses médicales. Il est grand, presque obèse, il porte des sandales, un short et un long tee-shirt brun. Il se tient debout, les jambes écartées, certainement à cause de son poids. Il passe son temps au téléphone et appelle régulièrement quelqu’un en lui disant chaque fois, très doucement : « c’est moi, ça va ? ». On sent qu’il est très inquiet et il appelle toutes les deux minutes. Il est soulagé quand la queue avance enfin et que c’est bientôt son tour. Il rappelle et dit « ne t’inquiètes pas, je vais bientôt revenir, surtout, tu ne bouges pas et tu ne fais pas de bêtises ». On comprend qu’il parle à un enfant qu’il a dû laisser seul pour venir au laboratoire. On est ému par la douceur de sa voix et la gentillesse de son ton qui jamais n’a été menaçant ou inquiétant. Quand il ressort, il se hâte et il appelle à nouveau et dit «j’arrive» comme s’il était parti depuis très longtemps. Il est à la fois soulagé et heureux. Son sourire devient enfantin dans la joie qu’il éprouve. On pense qu’il doit peut-être ressembler, dans ce moment-là, à l’enfant qu’il va enfin retrouver.