Une femme de soixante-dix ans environ, qui semble encore alerte, est assise en attendant le début d’un concert de musique classique. Elle a un visage rond, une coiffure avec un carré visiblement mis en place par un brushing et beaucoup de laque et sa blondeur n’est pas naturelle. Sa coiffure ressemble un peu à un casque et sa frange, soigneusement arrondie au fer, semble flotter au dessus de son front. Elle est habillée d’une combinaison-pantalon serrée à manches courtes faite d’un tissu bleu clair et des grands motifs bruns. A ses pieds, des chaussures blanches très pointues à talons hauts mais découvertes à l’arrière, comme une haute sandale fermée. Le blanc est nacré. Quand elle se lève et s’affaire auprès des organisateurs du concert, elle détonne. Jeunes et beaucoup moins jeunes, musiciens et public, tous sont habillés de vêtements en lin, amples, de sandales, qui évoquent un univers de bohème chic au cœur de la chaleur de l’été. Tous sont gentils avec elle mais on sent quand même un peu de condescendance dans leur regard. Elle s’en moque et trottine des uns aux autres sentant confusément que c’est en n’essayant pas de leur ressembler qu’elle gagne sa place parmi eux.