un jour, une description

19 juillet 2020

Un couple âgé d’italiens déjeune avec un ami. Lui ressemble à l’image rêvée que l’on peut se faire d’un vieil italien : élégant sans ostentation, les cheveux et la moustache blancs immaculés, les traits fins, parlant avec juste quelques gestes des mains et un air malicieux. De temps en temps, il jette un regard à la fois désolé et tendre à sa femme qui se bat depuis qu’elle est arrivée avec son grand sac. Elle finit par le faire tomber, le vide en le ramassant, se met à quatre pattes pour récupérer tout ce qui est par terre, oublie le téléphone qui est sous sa chaise et se relève en disant que c’est de sa faute car elle ne ferme jamais son sac avec un air à la fois embêté et un peu provocateur. Il la regarde faire puis se lève, prend le sac, range posément ce qu’il y a dedans, doit s’apercevoir qu’il manque le téléphone, se baisse, le cherche des yeux, le ramasse, ferme le sac et le pose sur une chaise en face de lui. Pendant ce temps, elle se désintéresse complètement de ce qu’il fait et raconte quelque chose à leur ami en riant. Quand il se rassied, il sourit et se réinstalle dans la conversation en passant du français à l’italien avec une aisance absolument naturelle. On se demande si dans ce duo, son rôle à elle n’est pas de tout faire tomber, de tout perdre et lui, calmement et élégamment, de tout ranger, tout retrouver, tout ordonner.