un jour, une description

18 juillet 2020

Un jeune homme traverse une place. Il est grand, mince et porte un long bermuda et un tee-shirt sans manches vert fluo, il a des tongs aux pieds. Son visage fin et beau est couronné d’un immense chignon de dreadlocks tenus pas un foulard sombre dont certaines dépassent. Il a fière allure et marche de manière à la fois nonchalante et enjouée. On pense aux athlètes jamaïcains de la course qui ont cette élégance joyeuse dans leur manière de se déplacer et de gagner. Il va et vient au début sans que l’on comprenne ce qu’il fait et puis on se rend compte qu’il regarde les étals et doit chercher un fruit ou un légume précis. Il s’arrête devant un étal de légumes et on voit que le marchand lui lance un regard sur la défensive presqu’agressif. Il n’a pas l’air de s’en apercevoir et quand il demande s’il peut se servir de courgettes du pays, le marchand ouvre des grands yeux et sourit. Le grand athlète rasta à la belle allure a un fort accent chantant et particulier du coin et il sait choisir ses courgettes. On ne sait s’il est indifférent ou juste habitué à l’agressivité qu’il peut susciter ou s’il sait que dès qu’il parle son accent l’adoucit immédiatement faisant de lui quelqu’un d’ici.