Deux petits garçons d’environ sept ans sur le quai d’un tout petit port. Ils jouent en toute liberté. L’un a un bermuda, un tee-shirt ample, pieds nus, il est bronzé, élancé, avec déjà des épaules, un beau visage fin et une coupe de cheveux savamment libres. L’autre, plus brun, est en claquettes plastiques, en short noir avec un polo délavé et une coupe de cheveux classique de petit garçon. Le premier initie les jeux, marche en équilibre au port du quai, montre les petits poissons, court vite, l’autre suit. Même quand ils marchent ensemble, le premier le devance peu. Quant l’autre le dépasse, d’un petit sautillement, il le devance à nouveau, mine de rien. De temps en temps, il remonte d’un coup de tête ses mèches de cheveux et on voit le bel adolescent qu’il va être, sûr de lui, séduisant. L’autre joue, court, touche ses cheveux, tout comme l’autre, avec un léger décalage qui n’est pas seulement dû au temps nécessaire pour l’imiter mais aussi à son manque d’assurance. A un moment donné, il se met à courir persuadé que l’autre va le suivre, l’autre ne bouge pas. Le futur “beau gosse” attend, il a toute la vie devant lui pour être aimé.