Un couple de trentenaires italiens sur une plage. On les remarque parce qu’elle passe un long moment à lui masser le dos alors que lui, impavide, se tient assis, droit, sur son matelas en regardant la mer devant lui. Ils vont ensuite à l’eau. Elle, la première, entre dans l’eau et nage un peu pendant qu’il se tient debout toujours très droit, les pieds dans l’eau. Il attend un peu, dès qu’elle le regarde et va vers lui, il plonge et nage vite. Elle hésite, continue vers lui, il nage mais finit par ralentir et se laisser rejoindre. Elle l’enlace et l’embrasse dans l’eau en riant visiblement très heureuse d’y être arrivée. Il ne bouge presque pas et repart nager en l’écartant du bras doucement. Elle nage vers le bord et se retourne de temps en temps pour le regarder. Quand il sort de l’eau, il vérifie qu’elle le regarde comme quand il y est entré. On les retrouve plus tard à une table du restaurant. Elle parle vivement et longuement. Il l’écoute avec avidité, acquiesce, la regarde intensément. Dans cette inversion de l’attention, on devine une répartition possible de leurs territoires de pouvoir.