un jour, une description

3 juillet 2020

Un homme lourd, âgé mais moins qu’il n’y paraît certainement, qui vend des objets sur le côté d’un marché. Il est là pour vendre mais il n’arrive pas à faire le minimum pour y arriver. Il répond à peine aux questions sur les objets, leur prix, et marmonne à la limite du désagréable. Quand il est obligé de se déplacer pour aller chercher quelque chose, regarder un prix, il ne fait que la moitié des gestes et souvent une fois le geste esquissé, il semble donner un prix au hasard. On n’arrive pas à savoir s’il ne voudrait pas être là, si quelque chose ou quelqu’un l’a mis en rogne ou bien si cette fatigue épaisse vient d’ailleurs. On se demande s’il n’est pas si attaché à ce qu’il voudrait vendre qu’il fait tout pour tout garder d’autant plus que la camionnette à côté de son stand est remplie d’objets encore emballés. Un couple insiste pour lui acheter une lampe, il finit par donner un prix qu’ils ne négocient pas et ils paient. Il regarde la lampe, soupire, et la leur tend, sans l’emballer, comme s’il fallait faire vite pour ne pas qu’il rende l’argent et veuille la garder à tout prix.