Un jeune homme s’arrête avec son vélo-taxi devant un bar ancien devenu branché d’un quartier ancien et piéton. On s’attend à ce qu’il descende pour boire un café ou rejoindre des gens mais on entend les habitués appeler “Josette, Josette”. Une très vieille dame lève la tête, sourit au garçon et se lève lentement. Elle traverse la terrasse à très petits pas dans son pantalon large, sa chemise à col “Mao” et son sac en bandoulière. Elle dit “Bonjour, Anton” et il lui demande sur un ton qui montre qu’il connaît la réponse “on va à la maison ?”. Il a un accent slave prononcé. Il lui installe un petit marche-pied et elle monte gaillardement dans le vélo-taxi. Une fois assise, elle sourit à la cantonade, certaine d’être au centre de l’attention, et donne une petite tape sur l’épaule d’Anton qui docilement commence à pédaler. Les habitués racontent que tous les jours ce vélo-taxi vient la chercher après qu’elle a fait son petit tour. Dans son sourire et dans son petit geste, on retrouve des images de cinéma avec des pousse-pousses dans des rues surpeuplées d’Asie et des hommes qui courent ou pédalent pour en tirer d’autres.