un jour, une description

16 juin 2020

Un hôtel de luxe des années quatre-vingt sur le bord de mer d’une grande ville balnéaire. Il est laid, géométrique, daté, et fait maintenant tâche au milieu des autres immeubles plus anciens et assez beaux, il reste pourtant avec son casino, le symbole d’un certain luxe. On prend la rue qui longe l’arrière du bâtiment et on a le sentiment de changer de ville. A un chantier vide sur un trottoir et une façade, succède une boutique abandonnée d’ancien loueur de voitures, un hall d’immeuble sale, une entrée de parking pisseuse, des gravats, un restaurant fermé et le poste de police municipale gris et marron. On est surpris car on est à cinquante mètres du bord de mer, à deux pas des boutiques de luxe et les clients du grand hôtel doivent passer par là, parfois. Comme si c’était l’envers du décor, la vraie ville qui tient le carton pâte. Après un temps de dégoût, cela nous rassure presque de retrouver dans ce chantier, notre ville qui était sale et “foutraque” avant d’être entièrement dévolue au tourisme. Quelque chose d’un sud irréductible à sa marchandisation à tout prix qu’on avait vu dans certains quartiers de Rome ou d’Athènes.