un jour, une description, les recommencées

29 avril 2021

Une femme d’un certain âge dans les rues d’une grande ville, elle doit avoir au moins soixante ans. On la remarque parce que les gens la regardent et certains se moquent plus ou moins ouvertement d’elle. On a l’impression qu’elle titube, on peut imaginer qu’elle a bu. Puis, on se rend compte qu’elle est perchée sur des hautes baskets à talons compensés et qu’elles ont l’air tellement lourdes, qu’elle les soulève avec difficulté, posant chaque pied d’un coup comme des poids au bout des jambes. Elle est habillée d’un legging noir volontairement troué, et de deux foulards noués et ceinturés en guise de tee-shirt. Elle n’a pas l’air de s’apercevoir qu’elle est quasiment à moitié nue. Elle avance avec sa lourde démarche quasi indifférente. De temps en temps, elle remet en arrière sa lourde chevelure noire et rouge qui donne l’impression que son corps petit et menu est comme tassé, écrasé par la masse des cheveux. On sent qu’elle a fait attention à sa tenue, qu’elle n’est pas habillée à la va-cite. Au contraire. Quand elle passe devant les terrasses des cafés, elle a l’air de se pavaner alors que les regards sont plutôt apitoyés ou moqueurs. Une jeune femme a une table dit même « C’est une clodo ou une folle ! ». Peut-être pas. Peut-être juste une femme qui ne sait plus comment faire pour être regardée. Peut-être juste une femme perdue. Encore une. 

Un jour, une description, le 8 novembre