Un homme d’une cinquantaine d’années dans un magasin qui fabrique et vend des sandales depuis de longues années dans le centre d’une petite ville très touristique. Il regarde les gens entrer dans la très ancienne et jolie boutique comme si c’était une intrusion personnelle dans son salon. L’air à la fois effaré et outré. Il dit « bonjour » d’un air pincé et fait un signe de la main pour que les deux vendeuses s’occupent des clients pendant qu’il reste debout et écoute, regarde tout ce qu’elles font. Malgré cet air d’ennui affiché qui lui donne une moue méprisante, il guette le faux pas. Et, évidemment, il va y en avoir un. La vendeuse ne nous a pas demandé si on nous avait pris des mesures de pieds spécifiques à la marque. Il s’approche, chasse la vendeuse d’un coup de main et nous prend les mesures l’air toujours aussi excédé mais en affichant une politesse exquise. La seule chose qui a l’air de le ravir est d’avoir pris la vendeuse en défaut et de pouvoir reprendre la main. D’autant qu’il a compris que contrairement aux deux autres clentes qui sont dans la boutique, nous allions vraiment acheter des sandales. Il y a un moment où il est tellement désagréable qu’on a envie de partir, il le sent immédiatement et change complètement de ton. Il tente de jouer la complicité notamment en insinuant que la vendeuse qu’il a chassée n’est pas compétente. On ne répond rien, on ne sourit pas, on paie et on s’en va en le saluant et en saluant d’un large sourire la vendeuse. On n’a pas envie de se laisser gagner par la mesquinerie et l’amertume qui régnaient là.
Un jour, une description, le 9 novembre