un jour, une description, les recommencées

8 mars 2021

Une silhouette petite avec toujours un sac à dos sur le dos ou, le plus souvent, sur l’épaule. Ce jeune homme marchait toujours trop vite. On ne sait si c’est parce qu’il avait le sentiment d’être pressé ou si c’était pour fuir. Dans ce lieu d’apprentissage où une grande attention est accordée à chacun, il avait sans cesse le sentiment d’usurper sa place, qu’il lui fallait représenter ce qui sont abandonnés au dehors. Ce questionnement lancinant l’empêchait de travailler, d’avancer sinon par des à-coups trop brutaux, nous laissant tous un peu groggy et inquiets. Il ne pouvait pas être là s’il ne trouvait pas le moyen de s’occuper des autres. Quand on lui demandait : quels autres ? Il énumérait des listes de gens, de situations, qui le touchaient. Mais il ne se confiait jamais sur lui, sur sa situation. Souvent, on se demandait s’il avait un toit. Il arpentait l’école et s’occupait de ses camarades, il venait alerter, témoigner, râler, demander de l’aide, il avait pris le rôle de la vigie. On pensait que quelque chose s’était équilibré en lui. Mais non. Il a juste oublié de s’occuper de lui. Il n’a pas voulu d’aide. Et il est parti. 

Un jour, une description, le 7 octobre