Une femme d’une cinquantaine d’années habillée d’une robe noire assez courte et décolletée. Elle tourne en rond. C’est un des pires jour de son année de travail, il y en a trois comme cela chaque année, toutes les années. Elle ne s’y habitue pas. Il faut qu’elle parle devant une assemblée d’élus et d’experts, il ne faut pas qu’elle se trompe, il faut qu’elle s’adresse à eux avec assurance et surtout, il faut qu’elle réponde aux questions. En plus, elle est terrorisée à l’idée que dans les textes qu’elle a préparés, qui ont été envoyés à tous les membres, il y ait des erreurs et qu’on le lui fasse remarquer en plein séance. Pourtant elle sait qu’elle n’est pas seule, que d’autres sont là pour la défendre ou répondre à sa place mais elle n’y arrive pas. Elle a essayé, comme on le lui a conseillé, d’avoir des rituels. Elle s’enferme dans son bureau et elle écrit, apprend et récite ce qu’elle doit dire, elle travaille avec sa direction pour anticiper les questions et préparer des réponses, elle prend un temps pour elle, elle se recoiffe, se maquille et finit de bien s’habiller. Elle va voir la salle et vérifie que tout est parfait. Elle sait que c’est comme une représentation, un mini théâtre. Mais elle aimerait tellement qu’il n’y ait aucune erreur, qu’elle n’ait rien à dire, qu’elle soit là juste pour observer. Comme chaque fois, elle est au bord des larmes quand l’heure approche, elle se sent bête. Chaque fois remonte ses terreurs d’enfant quand il fallait réciter devant toute la classe.
Un jour, une description, le 7 septembre