Deux frères assez jeunes tiennent deux étals côte à côte dans un grand marché, un étal de poissonnerie et un étal de coquillages et de fruits de mer. Leur mère, la poissonnière, est absente, on pense que chacun va veiller sur son étal mais l’aîné qui tient l’étal de coquillages se tient entre les deux et donne des ordres fermement. On sent qu’il est tendu et, qu’en même temps, il aime cela et qu’il le fait naturellement sans en rajouter. Son frère cadet, qui pourrait en prendre ombrage, fait comme quand il travaille avec sa mère, il est à son rythme, plaisante, râle un peu quand il a trop de poissons à nettoyer, mais tranquillement. Les deux frères parfois échangent rapidement pour aller chercher des produits dans le camion, quand la carte bleue ne marche plus, quand un client ou une cliente a une demande spécifique. On remarque que parfois le cadet apaise l’aîné et que, d’autres, fois l’aîné, voyant que son cadet est en difficulté, dit « je m’en occupe ». Ils ont un équilibre à eux que l’on remarque plus en l’absence de leur mère. Ils ne se ressemblent pas et pourtant ils ressemblent chacun à leur mère. Le nez droit, le regard perçant, mais l’aîné a un visage fin et le cadet un visage rond, solaire. De temps en temps, ils échangent un coup d’œil, complices et à plusieurs reprises, on les voit sourire à la même chose en même temps. Des frères.
Un jour, une description, le 12 août