un jour, une description, les recommencées

4 janvier 2021

Une brocante dans le centre historique d’une grande ville du Sud de la France. Une femme revient de la plage où elle va nager tôt le matin avant le débarquement des touristes. Comme tous les lundis, elle fait un tour dans cette brocante. Elle sait que les objets sont vendus chers et ne sont pas toujours de qualité mais elle aime beaucoup regarder aussi bien les étals pleins de « charafi » comme on dit ici, que les étals des antiquaires huppés. Elle ne veut rien acheter mais ne peut s’empêcher d’aller jeter un coup d’œil chez son marchand préféré qui a toujours de jolies choses asiatiques. Ce marchand l’a fait sourire car il est toujours très chic, habillé en lin souple l’été, souvent avec un chapeau extravagant, aujourd’hui une capeline, il se tient assis sur un beau fauteuil ancien en osier et il semble toujours effrayé devant les hordes de touristes maladroits. Régulièrement, il se dresse comme mû par un ressort et se précipite vers celui ou celle qui touche un de ses objets. Aujourd’hui, c’est vers elle qu’il se précipite parce qu’elle a saisi un joli petit vase. C’est vrai qu’elle est encombrée par son panier de plage et sa « frite » pour nager loin. Il lui fait signe de poser son panier et prend la « frite ». Il tient cet objet en mousse polyuréthane violette du bout des doigts comme si c’était une chose horrible et sale. Il la pose avec dégoût sur son fauteuil et se tourne vers elle. Son visage est révulsé. Cela l’a fait rire et elle profite encore un peu de cette incongruité visuelle, sa « frite » au milieu des antiquités, avant de le libérer et d’observer son soulagement. 

Un jour, une description, le 13 août