un jour, une description, les recommencées

30 novembre 2020

L’église est une belle église baroque sur une place d’une vieille ville. Vous la connaissez depuis toujours, mais jamais vous n’avez sérieusement pensé à un enterrement là. Sauf les derniers temps. Et cela vous a semblé aller d’évidence, faire cela comme ça, là. Vous savez ces moments un peu étranges où on est triste et quand même heureux de retrouver les gens perdus de vue, où on se surprend à compter les présents et les absents dans l’hommage au disparu. Les embrassades, les émotions, les pleurs, les rires, tout entremêlé comme un bruissement. Vous pressentez quand même que sur ce parvis, tout va encore bien. Vous faites comme vous avez toujours vu faire avec des automatismes qui remonte à l’enfance, à une culture partagée que vous ne soupçonniez pas ancrée en vous. Vous vous retrouvez derrière un cercueil. Vous sentez l’odeur des bougies et de l’encens, vous entendez les murmures qui se taisent, vous avez l’impression que le parcours entre les bancs est immense et sombre, vous ne reconnaissez personne. Vous avancez droite et digne, comme il faut. Toute la cathédrale pleine se lève, l’orgue entonne ses premières notes et le violon joue et tient une note comme une larme.

Un jour, une description, le 1er août