un jour, une description, les recommencées

27 novembre 2020

Une rangée de personnes plutôt âgées pendant un concert de musique classique. Au milieu, une femme est venue écouter ce concert. Elle attend ce moment comme elle le redoute. Elle essaie en arrivant de saluer poliment tout le monde mais aussi de se faire discrète pour ne pas être happée par l’un de ses administrés. Elle s’assied en se disant qu’elle n’a oublié personne et que personne ne lui a sauté dessus pour lui parler de telle route, tel voisin, tel problème d’ouverture de la poste, de l’école, de la médiathèque. Elle laisse volontiers le soin à l’élu à la culture de faire un discours pour l’ouverture du concert. En l’écoutant, elle se dit qu’il n’est vraiment pas bon, mais qu’importe, il faut déléguer. Elle peut enfin profiter de la musique. Son téléphone vibre, elle regarde quand même le sms, rien de grave, elle souffle, elle peut se remettre dans sa bulle, comme si elle n’était pas dans son village, comme si elle était seule, inconnue. Elle savoure. A un moment donné, on entend très fort le bruit d’une télévision. Le fou du village. Elle sent qu’on la regarde, on lui murmure à l’oreille qu’elle devrait peut-être y aller, l’élu à la culture se tourne vers elle. Elle fait non de la tête. Elle s’en moque, ce moment est à elle. Elle se replonge dans la musique. A un moment donné, elle se dit même : « il faudrait que quelqu’un aille faire taire cette télévision ! », et rit de se rendre compte que cela devrait être elle. Elle écoute la musique et se jure qu’elle ne se présentera pas pour un quatrième mandat.

Un jour, une description, le 30 juillet