un jour, une description, les recommencées

19 novembre 2020

Deux jeunes garçons sur une plage, ils doivent avoir autour de seize ans. Sur la plage plutôt calme, on n’entend qu’eux. Ils crient, ils s’interpellent de loin, ils courent jusqu’à l’eau en dérangeant tout sur leur passage, ils éclaboussent tout le monde et bousculent les plus petits. Comme des gosses. Quand ils sont dans l’eau, c’est encore plus flagrant d’autant plus qu’ils ne savent pas bien nager et se comportent comme des enfants mais comme ils sont grands, cela fait beaucoup plus de bruit et de mouvement. Ils sont à la fois complètement dans leurs jeux et, en même temps, ils perçoivent clairement qu’ils sont le centre d’une attention souvent exaspérée et ils en rajoutent. Quand ils sortent de l’eau, ils vont s’installer sur leurs pliants et mettent de la musique à fond. Ils pourraient comme tous, mettre des écouteurs, mais non, et toute la plage doit écouter leur musique. Leurs voisins réagissent et sans répondre, ils montent encore le son avec juste un peu d’agressivité. On se demande pourquoi ils veulent imposer cela aux autres. Qu’est-ce qui est en jeu pour eux là ? Ils viennent d’une des banlieues de cette grande ville touristique et, sur cette plage publique mais du centre ville historique, ils veulent marquer à la fois une appartenance et un territoire. Ils sont comme dans la mer, comme ils ne savent pas nager, ils crient, comme ils ne connaissent pas cette plage, la musique crie pour eux. Assis, jambes écartées, cocas en main, musique à fond, ils surjouent le « comme chez moi ». Parce que justement, ils ne sont pas vraiment sûrs d’être là, chez eux. Le bruit marque l’espace et ils seront enfin « les rois de la plage ». 

Un jour, une description, le 23 juillet