Une femme traverse précautionneusement l’avenue principale de la ville en tirant un chariot de courses. On la remarque car elle n’est pas habillée pour sortir. Elle a des pantoufles aux pieds et une blouse d’intérieur sans manche. On voit que les pantoufles sont soignées, noires et à tout petit talon mais la blouse est celle que portaient les femmes plus âgées pour faire le ménage ou pour rester chez elles. Elles les portaient soit directement sur leur combinaison quand il faisait chaud, soit sur leur robe. Quand elles sortaient, elles ôtaient leur blouse, elles ne seraient jamais sorties avec, sinon pour faire quelques courses dans le quartiers. Et puis elles mettaient des souliers. On se demande pourquoi cette femme se promène en habits d’intérieur d’un autre temps. Elle semble en forme mais elle marche très lentement. Elle nous fait penser aux femmes peu habituées à sortir et qui sont précautionneuses et presque apeurées dans la ville. On voit qu’elle ne semble avoir aucune habitude dans le marché, et qu’elle ne salue personne, aucun commerçant. Elle suit le boulevard et achète quasiment tout à un seul étal. On pense que peut-être ce n’est pas elle qui fait les courses habituellement, qu’elle y est obligée et qu’elle fait comme elle peut, doucement.
Un jour, une description, le 24 juillet