un jour, une description, les recommencées

26 octobre 2020

Petit, très petit, un homme d’une trentaine d’années sillonne un marché sous le soleil. Ce matin, il y avait sur son lit des habits propres, ceux qu’il aime bien, surtout le pantalon avec le pli. Il s’est habillé avec soin et il est sorti rejoindre sa famille partie depuis tôt le matin pour monter l’étal et installer les fruits et légumes. Quand il arrive sur le marché, il préfère d’abord faire ce qu’il appelle « son tour » même s’il sait qu’il marche mal et lentement. Il regarde tout, vérifie que tout le monde est à sa place et il ne se rend pas compte que cela fait plusieurs fois qu’il passe aux mêmes endroits. Il oublie. Dans ces lancinants tours entre les étals, il finit par perdre le sens du temps mais tout à coup il a chaud. Il se dirige alors d’un pas très sûr vers un étal, le sien. Il se met debout à l’ombre, sa mère l’a vu et lui sourit. Il regarde tous ses gestes, il entend les voix, les prix annoncés, les paroles de politesse, les plaisanteries, ça le berce. Il se balance doucement et se redit ce qu’il entend. Comme une litanie, familière et étrangère car chaque dimanche il faut qu’il l’apprivoise à nouveau. 

Un jour, une description, 30 juin