Une jeune femme sur un matelas et sous un parasol d’une plage privée, allongée, tout au bord de la mer. Son compagnon est allongé sur son matelas, à côté d’elle et lit un roman. Il travaille énormément et ces moments où il n’entend que le bruit de la mer, où il peut tout oublier, aller nager, se sécher au soleil et se replonger dans son livre, sont rares et précieux. Il n’a pas envie de parler, il a coupé son téléphone et il profite de ce temps qu’il s’est accordé exceptionnellement. Du coin de l’œil, il voit que sa compagne s’habille, se maquille, se coiffe mais il n’y prête que peu attention, c’est son rituel à elle qui ne peut supporter de ne pas se sentir parfaite pour faire deux pas. Il la voit s’éloigner et pense qu’elle va réserver une table pour déjeuner ou qu’elle va au toilettes. Il ne bouge pas, il n’a pas faim, il lit. Il s’aperçoit qu’elle est revenue car il entend très légèrement la musique qui sort de ses écouteurs. Il se rend compte qu’il n’a pas fait attention à son retour et que peut-être elle lui a dit quelque chose. Il hésite à lui parler et puis il renonce, il fait perdurer le silence. Il entend le ruissellement des galets et décide d’aller se baigner. Il nage et il se dit que cela prolonge cet état de suspension ouatée dont il profite très égoïstement. Il le sait.
un jour, une description, 15 juin