Un hôtel de luxe des années quatre-vingt sur le bord de mer d’une grande ville balnéaire. Il a toujours été laid et continue de l’être mais avec un aspect défraîchi en plus. Le rez de chaussée réussit l’exploit de réunir un casino et un « Mac Do » côte à côte dans une débauche de plastiques colorés clinquants. Les chambres donnent sur la mer et on voit, sur les rambardes des baies vitrées, des serviettes de plage qui sèchent. Cela nous surprend car dans les hôtels de luxe, le plus souvent, il y a des sèches-serviettes prévus pour cela. On pense au linge qui sèche aux fenêtres dans les quartiers populaires de cette ville presqu’italienne. On a le sentiment que quelque chose tangue dans le décorum. Derrière et sur le côté de l’hôtel, des rues grises, en chantier, avec des voitures, un parking, des baraques, alors qu’on est au cœur de la ville, à deux pas d’un beau jardin public et du quartier des boutiques chics. Quelque chose dont on ne sait si cela se délite ou si, au contraire, cela est en train de se reprendre. Comme cet hôtel, la ville semble suspendue dans cet entre-deux, entre la rutilance obligée d’une cité touristique et la crudité d’une métropole, après tout, banale.
un jour, une description, 16 juin