Une femme se tient sagement sur une chaise en paille à côté de son étal de fruits et légumes. Elle a l’impression que la matinée est très longue car il y a très peu de monde sur le marché. Elle a peur de repartir avec sa marchandise et commence à baisser ses prix. Elle se sent un peu déplacée sur ce marché car depuis quelques temps, il est devenu tellement touristique que les gens viennent pour voir plus que pour acheter. Ou ils achètent des épices, des petits sacs de lavande, des olives grecques, des pots en olivier, des savonnettes mais pas ses fraises et ses tomates. Quand elle voit certains de ses clients, elle se rassure, leur parle, ils discutent un peu. Elle sait qu’elle a toujours un accent italien mais elle n’a jamais voulu le perdre. Bien sûr, que cela fait plus authentique et les gens l’aiment bien mais c’est aussi ce qui lui reste de sa Ligurie pourtant si proche et si loin de ce marché coloré tiré à quatre épingles.
un jour, une description, 1 juin