un jour, une description, les recommencées

5 octobre 2020

Un petit bateau sur la mer. Depuis des semaines, il sort deux fois par jour pour relever ses filets, remonter le poisson, le trier, déplacer les filets si nécessaire, faire son travail quotidien mais ils ne sont que deux bateaux à sortir car la navigation est interdite sauf pour eux, les pêcheurs. Quand il est sur la mer, il a le sentiment que le travail est toujours le même, comme chaque jour, pourtant, chaque fois il est saisi par un malaise, un manque. La ville est entièrement silencieuse et il n’entend pas son grondement de moteurs, de klaxons, d’éclats de voix. Chaque jour, il doit presque se pincer quand il regarde la plage et la longue promenade, vides. Il est pris entre le sentiment d’avoir la chance de pouvoir être sur l’eau, seul et de regarder la ville adoucie et l’angoisse parce que cela dure et qu’il se demande combien de temps ce silence qu’il aime, mais qui lui fait peur, va durer. Souvent, il coupe ses moteurs pour entendre le bruit des vagues sur la plage. Cela le rassure comme le murmure d’une comptine.

un jour, une description, 2 juin