un jour, une description, les recommencées

3 octobre 2020

Un homme descend en courant votre petite rue puis, plus tard, la remonte en soufflant dans la pente. Il sait qu’il doit courir au moins une heure et qu’il finit par le plus dur, la montée raide du deuxième raccourci. Il regarde sa montre et il voit qu’il n’a couru que quarante minutes et qu’il est déjà dans le raccourci. Il n’a pas envie de refaire un grand tour. Sa foulée est plus douloureuse, ça grimpe. A l’endroit le plus difficile, une glycine déborde sur la rue, puis différentes plantes parcourent le mur de la grande propriété dont parfois il aperçoit les propriétaires. Il n’aime pas rencontrer des gens pendant sa course, ça le distrait. Il n’aime ni qu’on le salue, ni saluer. Il court justement là pour être seul sinon il ferait comme tous et irait au bord de la mer. Ces intrusions des voix et des corps le gênent. En passant, chaque jour, il se dit que cette maison est belle mais qu’il préfère la regarder dans son effort sans rien pour le déranger. Il est déçu de devoir croiser et saluer les propriétaires et il ne peut s’empêcher d’être désagréable. Mais il s’en fiche.

un jour, une description, 31 mai