Une longue file de gens avec des masques qui s’appuient sur leurs chariots qui débordent de plants de légumes, de fleurs, de sacs de terreau, de pots en céramique, de boites d’engrais. Ils peuvent enfin venir acheter tout ce dont ils ont besoin pour leurs bacs, leurs jardinières, leurs balcons, leurs jardins après de longues semaines à attendre la réouverture des pépinières. Alors qu’ils devaient tous rester chez eux, beaucoup se sont désespérés d’avoir tout le temps pour jardiner et de n’avoir rien pour le faire. On sent dans cette longue queue comme un soulagement collectif et un peu d’effervescence. Se retrouver là, pour la plupart, est déjà un plaisir voire une victoire. Tous prudents, ils attendent en bon ordre et en respectant la distance nécessaire. Les plantes sont dans un alignement presque parfait, émergeant des chariots. Elles sont comme des fragments de verdure faussement désordonnée en partance pour d’autres espaces clos. Morceaux un peu dérisoires, mais tellement espérés, de nature pour des citadins juste libérés.
un jour, une description, 20 mai