un jour, une description, les recommencées

11 août 2020

Assise à une table de salon de thé, elle a l’air perdue et vaguement ennuyée. Ses amis, une femme et un homme, la regardent d’un air apitoyé et avec une pointe d’agacement. Ils pensent tous deux que, pour une fois, elle accepte de les voir ensemble, il faut qu’ils lui parlent et l’aident à se ressaisir. Ils en ont souvent parlé et savent qu’ils sont d’accord : il faut qu’elle réagisse. Ce sera à elle de commencer. Elle lui parle de la beauté de la vie, qu’il faut qu’elle se fasse aider, qu’elle aille voir quelqu’un, qu’elle peut lui donner des adresses. Elle ne reçoit aucune réponse, au contraire, elle se rend bien compte qu’elle semble l’ennuyer. L’homme plus âgé, certainement sourd car il parle fort, continue en disant qu’elle se laisse aller, que ce n’est pas possible alors qu’elle a tout pour elle. Elle est gênée, il parle fort. Elle se moque de ce qu’il lui raconte, mais son histoire ne regarde qu’elle, elle ne veut pas que leurs voisins l’entendent. Elle essaie de sourire pour donner le change, acquiesce vaguement, pour qu’ils arrêtent, qu’ils parlent enfin d’autres choses, qu’ils ne s’occupent plus d’elle et qu’elle puisse enfin écouter tranquillement leur bavardage. C’est leur babil léger et sans enjeu qui lui fait du bien.

Un jour, une description, 30 avril