un jour, une description, les recommencées

10 août 2020

Un vieux monsieur taille la haie de son jardin en intimant régulièrement à son chien l’ordre de se taire. Le chien semble enfermé ou attaché à un autre bout du jardin et par un « waouf, waouf » régulier et allant toujours par deux, il se signale à son maître ou demande qu’on le détache, qu’on le caresse, qu’on s’occupe de lui. Le maître occupé, lui répond régulièrement « tais-toi », c’est sa manière de lui signifier qu’il l’a entendu et qu’il sait qu’il est là. Ce dialogue entre l’homme et l’animal fait comme une litanie dans la torpeur de l’après-midi. On n’a jamais entendu le chien aboyer vraiment sinon dans ce moment-là. Quand le chien s’impatiente, il aboie un peu plus longtemps, le vieux monsieur proteste d’un « oh, tu vas te taire, oui ! ». Un silence et puis ça recommence. On a le sentiment d’avoir depuis toujours entendu ça à travers la campagne agricole avant qu’elle n’ait été dévastée par l’avancée de la ville. Un peu agacée, on se rend compte que cette ritournelle nous fait du bien.

Un jour, une description, 29 avril