un jour, une description

12 mars 2021

Une femme d’une cinquantaine d’années entre dans une boucherie. Elle est de taille moyenne, mince et porte un long manteau noir très simple avec un col montant « mao » qui semble bien coupé et élégant. On aperçoit des petites bottines noires plates et un pantalon gris un peu court. Elle porte un masque gris, des lunettes entièrement transparentes, rondes, sans monture et ses cheveux blancs sont coupés très courts. Quand elle arrive, sans même qu’elle ait dit un mot, la bouchère qui tient la caisse, demande à son mari si la commande de « Madame Eléonore » est prête. La femme dit d’abord « bonjour madame » à la bouchère, puis « bonjour messieurs » aux deux bouchers, le père et le fils, puis nous dit « bonjour madame ». Elle l’a fait chaque fois avec un petit hochement de tête dans nos directions d’une voix douce et posée. Le boucher lui explique qu’il n’a pas exactement ce qu’elle lui a demandé et lui propose d’autres morceaux. Elle se déplace alors lentement et lui demande de voir les morceaux proposés. Elle les regarde et commence avec le boucher une longue discussion très technique sur les qualités des différents morceaux par rapport au mode de cuisson qu’elle veut faire. Ils tombent d’accord et le boucher se met à préparer la viande. C’est un très bon technicien qui travaille toujours les viandes que vous achetez, mais là, on voit qu’il fait particulièrement attention. Elle attend, paie, remercie et dit au revoir à chacun. La bouchère quand elle est partie se tourne vers son mari et dit « quelle classe ». Il lui répond en se tournant vers nous « cette dame connait vraiment très bien la viande ! ». Il a l’air heureux de l’avoir servie et revient sur terre avec notre demande qui doit lui paraître bien simple.