un jour, une description

9 mars 2021

Un vaste hall d’exposition qui sert pour les foires et qui est entièrement vide mais dont le bâtiment administratif et de réception est transformé en espace de vaccination. Une dame d’une cinquantaine d’années est assise sur une chaise en plastique comme beaucoup d’autres avec une distance de deux mètres entre chaque chaise. C’est la salle de repos. Tous vaccinés attendent une demi-heure là pour s’assurer que tout va bien. Elle porte des baskets en cuir blanc, un legging bleu, un grand pull gris clair avec un large col et elle a posé sur ses genoux une petite doudoune bleu clair. Elle semble plutôt ronde, elle est masquée et a un véritable casque de cheveux roux avec un carré long et une frange. Elle est sans cesse en train de regarder les personnes qui arrivent et reconnaît un homme de son âge qu’elle appelle et qui trouve une chaise près d’elle. Ils se mettent à parler, puis elle interpelle encore un autre homme, puis une femme et ils finissent tous par se regrouper chacun sur leur chaise. C’est drôle parce qu’ils plaisantent, s’interpellent, rient, exactement comme s’il étaient au café, en faisant beaucoup de bruit, en parlant fort, heureux de se retrouver là ensemble. On sent aussi dans cette gaieté, un soulagement. L’un d’entre eux à un moment donné finit par lâcher « et bien si on m’avait dit que je serais si heureux d’avoir un piqûre… » et la femme à côté de lui, se tourne vers les autres « c’est qu’il a la phobie des piqûres depuis qu’il est petit ! ». Les autres recommencent à plaisanter, se moquent de lui mais une émotion palpable les a traversés. Comme un début de la fin de la peur.