Une dame d’une soixantaine d’années avec son chariot à provisions. Elle est petite et marche à tous petits pas. Elle est chaussée de courtes bottines vernies noires avec un petit talon carré, d’un pantalon noir à pattes d’éléphant, d’un chemisier blanc rentré dans le pantalon, d’une large ceinture en cuir noir avec une grosse boucle, d’un gilet noir avec des boutons dorés et d’un manteau noir, assez court, resté ouvert. Autour du cou, elle a un foulard blanc à motifs bruns et de multiples chaines en or ou dorées. Elle est masquée. Elle porte des lunettes de soleil rondes, assez grandes et on voit de lourdes boucles d’oreilles dorées qui tombent assez bas dans son cou et sur son foulard. Elle est menue et sa tête semble petite coiffée d’un véritable casque de cheveux. Ils sont teints en blond platine et sont artificiellement bouclés mais pas frisés. Ils sont littéralement montés en épaisseur de manière à former une large boule autour de sa tête qui tient visiblement grâce à de la laque. Quand elle remue, ses cheveux ne bougent pas du tout et on voit qu’en surface, ils semblent même un peu écrasés. On pense qu’elle porte peut-être une perruque mais en la regardant mieux, il ne nous semble pas. On a le sentiment que cette masse de cheveux impeccablement bâtie est trop lourde pour sa tête et son corps. On a le souvenir d’images de magazine des années soixante-dix avec ce type de coiffure comme un échafaudage à la fois pesant et fragile. On se dit que cette dame a gardé sa coiffure d’alors, sans en bouger, comme une fidélité à ces moments-là. Une forme de liberté, peut-être.