Une femme assise presque par terre sur un petit rocher qui borde le chemin des douaniers longeant un cap au bord de la Méditerranée. Il fait extrêmement beau, mais la mer est encore houleuse de la tempête d’il y a trois jours. Il y a des promeneurs, la plupart sont en couple ou en famille, d’autres sont là pour courir. Tous regardent la mer se fracasser régulièrement sur les rochers en immenses gerbes d’eau et d’écume. Certaines montent très haut et les aspergent. Le spectacle est magnifique. On remarque cette femme parce qu’elle tourne le dos à la mer. Elle est assise non pas sur un banc ou dans un endroit agréable mais sur un rocher qui borde le chemin et elle regarde devant elle. Elle ne semble pas regarder les passants non plus. Elle est habillée en habits citadins contrairement à tous les autres promeneurs. Elle porte un pantalon beige, des boots en cuir marron à petits talons, un manteau prune et elle serre son sac à main bordeaux. Son visage est rond, elle semble avoir une cinquantaine d’années. Elle a des cheveux très noirs coiffés en un chignon bouffant autour du visage. Ses yeux sont noirs et regardent dans le vague, sa bouche est fermée. Elle ne semble pas sur le point de pleurer, elle semble absente, transportée par une vague et posée là, dans une tristesse glaçante. Comme si elle était dans une zone d’ombre alors que tout est dans le soleil. Une femme échouée.