un jour, une description

30 janvier 2021

Un homme devant un bar fermé mais qui fait des cafés à emporter. C’est samedi, il y a du monde. Il doit avoir une trentaine d’années. Il est habillé simplement de baskets blanches un peu usées, d’un jean, d’un blouson un peu long en cuir noir qui est ouvert sur un sweat-shirt noir. Il est assez grand et carré. Son visage semble rond, avec des cheveux courts, très frisés, noirs et on ne voit que ses grands yeux en amande légèrement globuleux au dessus de son masque noir. La première fois qu’on l’aperçoit, il est au téléphone et fait signe à l’homme plus âgé qui l’accompagne qu’il veut un café. Il écoute son interlocuteur les sourcils froncés. Un peu plus tard, il boit son café et a enlevé son masque. On voit alors qu’il a une moustache très brune. L’homme qui est avec lui, lui parle avec une sorte de véhémence, comme s’il lui faisait la leçon. Il ne dit rien et baisse la tête. Quand il la relève, on voit que ses grands yeux débordent de larmes qu’il efface tout de suite. Il ferme les yeux comme s’il essayait de contrôler son émotion. L’homme a côté de lui n’a pas vu ce moment mais a senti sa tristesse et lui prend très gentiment l’épaule. L’autre s’affaisse un moment et puis dit « ça va aller, ça va aller » aussi bien pour l’autre que pour lui même. Il regarde en l’air et suit un moment du regard les « gabians » qui volent au dessus des étals de poissonniers dans un grand raffut. Il sourit. Ça va mieux.