Une femme dans un grand magasin où elle est responsable d’un « corner » d’une grande marque. Elle est très petite, elle doit avoir une quarantaine d’années, peut-être un peu plus. Elle a les cheveux gris ou plutôt à peine grisonnant comme si elle était en train d’arrêter de les teindre. Son visage est régulier, ovale, avec des yeux bruns assez ronds peu maquillés, son nez est droit et la bouche assez petite. Elle est bien entendu habillée avec des habits de la marque qu’elle vend, notamment un cardigan emblématique mais qu’elle porte en laine d’un rose soutenu ce qui est assez rare. Le reste est plus sobre, noir, gris, ce qui semble plus en phase avec les habits présentés. On sait très bien ce qu’on veut. On choisit vite ce qu’on veut essayer et à partir de là, elle n’aura de cesse de tenter de nous faire essayer d’autres choses : un gilet court, une jupe, un autre pantalon, au point qu’on lui fait clairement comprendre que, non, on ne prendra rien d’autre. On regarde d’autres choses, juste pour le plaisir, elle revient à la charge. On sait qu’elle fait son métier mais on lui en veut parce qu’on avait juste envie de profiter de ces belles choses, on est obligé de se justifier, d’expliquer pour la tenir à distance. On est certain qu’elle se rend compte qu’à force d’insistance, elle produit exactement le contraire de ce qu’elle voudrait mais elle ne peut s’en empêcher. La mécanique de sa parole et de ses gestes de vendeuse la dépasse. Comme dans une course folle.