Un camping-car roule très vite dans un boulevard de la ville puis prend un embranchement et va aussi vite sur une route étroite de l’arrière-pays qui tourne beaucoup. On est surpris parce que le camping-car, qui est pourtant assez imposant, est conduit comme une voiture rapide. Il est entièrement blanc avec quelques dessins géométriques jaune et bleu, comme un logo, à l’arrière et sur une porte. On remarque une figure au pochoir noir. Quand on voit le côté du camping-car, on aperçoit d’autres pochoirs. Chaque fois, il s’agit d’un portrait d’Elvis, certains de trois-quart, d’autres de face. Il y en a beaucoup disposés partout sur le camion. Un fan, certainement. Le conducteur est un homme d’une soixantaine d’année qui semble assez rond et petit car il est un peu caché derrière son volant. On remarque tout de suite qu’il est coiffé d’une énorme banane de cheveux gris très bien réalisée. Elle est presque caricaturale et nous fait penser à un personnage de bande dessinée. Devant lui, entre le pare-brise et le volant, il y a une photographie d’Elvis répétée plusieurs fois formant une frise décorative. Derrière lui, il y a un grand panneau lumineux et le nom Elvis qui clignote en rouge sur fond noir. On le regarde passer. On imagine qu’il écoute Elvis dans son camping-car et que c’est sa part de rêve qu’il porte avec lui fonçant comme s’il conduisait un bolide dans le désert américain, sur les petites routes de Provence.