Une femme d’une cinquantaine d’années dans une réunion familiale et amicale où elle ne connait pas beaucoup de monde. Elle est assez petite, ronde avec des cheveux longs, raides, épais et blancs qui font comme un casque tout autour de son visage. Elle a un visage rond, avec des yeux noirs profondément enfoncés. Elle est habillée avec des chaussures montantes fourrées brunes dont les derniers lacets sont restés ouverts. Dedans, est coincé un pantalon de jogging gris assez large. Elle porte ensuite un pull beige et une doudoune sans manche vert kaki. Elle détonne dans l’assemblée qui est habillée de manière très diverse et détendue mais avec soin. Elle est avenante et s’adresse avec facilité aux uns et aux autres et donc participe à de nombreuses conversations. Pourtant, on s’aperçoit qu’elle part assez vite de chaque groupe, va des uns aux autres et très souvent s’occupe du buffet, vérifie qu’il reste à manger, ou se retrouve près de son mari qui est aussi un peu à part. Les conversations sont autour des moments anciens partagés, les anecdotes fusent, les complicités reviennent, et vite on débat, on se moque, on rit, on s’invective, on s’engueule, on se réconcilie, on s’exclame. Même dans les conversations politiques, sur les temps que l’on vit, sur le dernier livre, sur la course du Vendée Globe, on parle par ellipses, on rit de l’incompréhensible, on produit de l’entre-soi. On ne s’en rend pas compte dans la joie des retrouvailles. On exclut.